La dépression post-partum est une situation émotionnelle sérieuse qui peut toucher les nouveaux parents après l’accouchement. Cependant, elle reste souvent méconnue et sous-diagnostiquée. Cet article vise à fournir une compréhension approfondie de la dépression post-partum, en abordant ses causes, ses symptômes et les stratégies pour la surmonter.
Qu’est-ce que la dépression post-partum ?
La dépression post-partum touche de nombreuses femmes, mais également les hommes après l’accouchement. Ce trouble reste encore tabou, c’est pourquoi il est parfois difficile à comprendre.
1. La définition de la dépression post-partum, différente du « baby blues »
La dépression post-partum (ou post-natale) est un trouble de l’humeur qui affecte certaines jeunes mamans et papas. Concrètement, le post-partum est la période qui se situe juste après l’accouchement.
La dépression post-natale survient chez plus de 15 % des femmes après la naissance de leur enfant. Elle ne désigne pas un simple épisode de déprime, mais une véritable maladie psychique. En cela, elle se distingue du « baby blues » qui est une période de tristesse passagère et de faible intensité liée aux changements hormonaux et à la fatigue. De nombreuses mères éprouvent un « baby blues » dans les jours suivant l’accouchement, caractérisé par des sautes d’humeur, des pleurs, de l’irritabilité et de la fatigue.
Ce « baby blues » est une réaction transitoire qui dure généralement de quelques jours à 2 semaines maximum et peut se résorber sans traitement. En revanche, la dépression post-partum est plus sévère, plus longue, invalidante et nécessite le plus souvent une prise en charge médicale. Elle correspond à un ensemble de symptômes qui durent plus de 15 jours après l’accouchement. Ces symptômes correspondent aux critères d’une dépression que les professionnels de santé qualifient de majeure.
2. Les causes de la dépression post-natale
La dépression post-natale ne provient en général pas d’une seule cause, elle émane plutôt d’un ensemble de facteurs qui se combinent. Chacun d’entre eux peut jouer un rôle prépondérant dans le déclenchement de la dépression.
Des causes physiologiques peuvent ainsi en partie expliquer la dépression port-partum (les changements hormonaux, le manque cruel de sommeil, l’épuisement général). Elle peut aussi être déclenchée par les changements de vie provoqués par l’arrivée du bébé. Elle peut également être liée au fait que la mère se sente dépassée par ces nouvelles responsabilités.
L’arrivée d’un enfant, en particulier le premier, amène la mère à se questionner quant à son identité, ce qui peut être une source de bouleversements intérieurs et s’accompagner de certains deuils. On peut citer par exemple le deuil de la vie d’avant, de l’enfant idéal et de la maternité idéalisée. L’arrivée de l’enfant peut s’avérer décevante par rapport aux attentes et susciter des sentiments négatifs.
3. Les facteurs de risque
Parmi ces facteurs, on compte l’antériorité. Les femmes qui ont déjà souffert d’une dépression ou d’anxiété (pendant une première grossesse ou dans les années précédentes) ont un risque plus grand de développer une dépression post-natale.
Les professionnels de santé indiquent que d’autres facteurs de risque existent :
- Un épisode de baby blues
- Un épisode antérieur de dépression post-partum
- Des antécédents familiaux de dépression
- Des antécédents de changements d’humeur associés à des cycles de menstruation ou des contraceptifs oraux
- Des événements récents stressants (conflits conjugaux, déménagement, difficultés financières, famille monoparentale, conjoint souffrant également de dépression…)
- Un manque de soutien du partenaire ou des proches (soutien moral, financier ou problèmes de garde d’enfants)
- Des antécédents ou une situation obstétricale actuelle défavorable (antécédent de fausse couche, d’accouchement prématuré, bébé admis en soins intensifs de néonatalogie, d’enfant porteur de malformations congénitales)
- Une ambivalence au sujet de la grossesse (grossesse non planifiée, interruption envisagée…)
- Une faible estime de soi
- Des difficultés à allaiter
Vous l’aurez compris, les facteurs de risque sont nombreux et expliquent pourquoi autant de femmes souffrent de ce trouble.
Quels sont les symptômes et signes à connaître ?
La dépression post-natale a tendance à perturber la capacité des mamans à s’occuper de leur bébé, mais également d’elles-mêmes.
Voici une liste indicative des symptômes émotionnels, physiques et comportementaux fréquemment associés à la dépression post-partum. Elle vous aidera à reconnaître les signes précurseurs :
- L’irritabilité
- Une tristesse persistante
- Une baisse quasi totale d’attrait et de plaisir pour les activités auparavant appréciées
- Des troubles du sommeil
- Un manque d’appétit
- Une fatigue accrue
- De l’insomnie
- Des sentiments de culpabilité ou d’inutilité
- Des difficultés à se concentrer
- Des pensées négatives qui reviennent très régulièrement et qui sont parfois des pensées suicidaires
- De l’anxiété excessive à l’égard du bien-être du bébé
- Des céphalées, courbatures et douleurs du dos
- Le sentiment d’être dépassée
- Des difficultés à créer une connexion et un lien d’attachement avec le bébé
- Des doutes sur sa capacité à prendre soin de son bébé
- La dévalorisation (la sensation d’être une mauvaise mère)
- Une incapacité ou une absence de plaisir à s’occuper correctement de son bébé, voire un refus catégorique de passer du temps auprès de lui…
Typiquement, les symptômes se développent insidieusement en 3 mois, mais leur apparition est parfois plus soudaine.
L’importance de traiter la dépression post-partum
Si vous (ou un de vos proches) souffrez de l’un ou de plusieurs de ces symptômes, il est important de consulter un médecin. Celui-ci pourra vous suivre, voire vous prescrire un traitement.
1. L’impact de la dépression post-partum sur la mère et le nourrisson
La dépression post-natale peut avoir des conséquences graves à la fois pour la mère et pour le nourrisson. Du côté de la mère, cette condition peut entraîner une altération de sa qualité de vie, une incapacité à prendre soin d’elle-même et de son bébé. Dans certains cas, cela peut aggraver des problèmes de santé existants. Sur le plan émotionnel, la dépression post-partum nuit à la capacité de la mère à établir un lien affectif sain et fort avec son bébé. Ces mères peuvent éprouver de la culpabilité, de la honte et de l’isolement. Ces sentiments ont tendance à affecter leur estime d’elles-mêmes, mais également leurs relations sociales.
Du côté du nourrisson, le manque de liens affectifs avec sa mère peut avoir des conséquences à long terme sur le développement émotionnel, cognitif et social de l’enfant. Le bébé pourrait présenter des troubles du sommeil, davantage de coliques et des retards de développement. Les enfants de mères ayant souffert de dépression post-partum sont plus susceptibles de présenter des difficultés émotionnelles et des problèmes de comportement. Ils peuvent aussi avoir des troubles de l’attachement et des difficultés relationnelles jusqu’à l’adolescence (source : STEIN, Alan et autres. « Effects of perinatal mental disorders on the fetus and child », The Lancet, vol. 384, no 9956, novembre 2014, p. 1800-1819).
2. Les traitements de la dépression post-partum
La dépression post-natale est à prendre au sérieux. Elle nécessite une prise en charge médicale rapide. Même si le soutien du partenaire, des amis, des parents ou des groupes d’entraide est essentiel, il ne remplace pas l’intervention de professionnels de santé qui est indispensable. Vous pouvez consulter un médecin, un psychologue, une infirmière, une sage-femme ou un gynécologue.
Le traitement de la dépression post-partum peut inclure des antidépresseurs, une psychothérapie — thérapie comportementale, interpersonnelle. Des modifications de l’hygiène de vie, notamment une alimentation saine et équilibrée, de l’exercice régulier et un sommeil suffisant peuvent également faire partie de la prise en charge. Si la mère a une anxiété importante, elle peut être traitée par anxiolytiques.
3. L’importance du soutien
Le soutien psychologique est un élément crucial dans la gestion de la dépression post-partum. L’écoute active, la compréhension et l’encouragement de l’entourage peuvent faire une énorme différence dans le bien-être de la mère. Il ne faut pas hésiter à parler de ses émotions à son partenaire, à sa famille ou à ses amis. Les proches peuvent offrir du réconfort, aider la mère dans les tâches quotidiennes et s’occuper du bébé pour lui permettre de se reposer. Les groupes de soutien, en présentiel ou en ligne, peuvent également être très utiles pour partager son expérience avec d’autres mères qui traversent des difficultés similaires et apprendre des stratégies pour gérer cette maladie.
En conclusion, la dépression post-partum est une maladie fréquente qui affecte non seulement la mère, mais aussi le nourrisson et l’ensemble de la famille. Reconnaître les symptômes et obtenir un soutien médical et psychologique adéquat est primordial pour le bien-être de la mère et pour le développement sain de l’enfant. Les mères souffrant de dépression post-partum ne devraient pas s’isoler, mais solliciter l’aide de leurs proches et des professionnels de santé qui peuvent proposer des traitements adaptés. Avec une prise en charge appropriée, la dépression post-partum est une condition dont on peut sortir pour retrouver la joie et le bonheur d’être mère.
Je m’appelle Lova, je suis trentenaire et j’habite dans le sud de la France. Je suis l’heureuse maman de deux jolis garçons. En 2012, j’ai lancé le blog Joli Baby, qui est depuis devenu un site de référence dans sa thématique, et qui me vaut chaque jour de merveilleux compliments de mes lectrices. Je suis également l’auteure d’un livre sur l’organisation d’un baptême laïque, un type de baptême original et moderne qui séduit de plus en plus de parents.
